Le traitement médicamenteux actuel a beaucoup réduit l’importance des règles hygiéno-diététiques dans le RGO et l’oesophagite.
Le traitement anti-sécrétoire (anti-H2 et inhibiteurs de la pompe à protons) et prokinétique permet la cicatrisation de l’oesophagite dans la plupart des cas et la cessation des symptômes dans quasiment tous les cas standards. Pour autant, certains malades ont une forme plus bénigne (pas de lésion fibroscopique) ou au contraire une forme résistante au traitement standard. C’est pourquoi il n’est pas inutile de rappeler certaines règles toujours d’actualité :
Une diminution de la pression de repos du SIO est observée en cas d’obésité, en particulier androïde (abdomino-tronculaire). Cette baisse s’accompagne souvent d’une diminution de la pression du SIO en phase post-prandiale : on note une augmentation de la fréquence et de la durée des phases de relaxations pathologiques). La réduction pondérale est le plus souvent associée à une diminution du temps passé à pH acide et à une augmentation de la pression du SIO. Ses effets sur la vidange gastrique sont plus controversés : certains auteurs l’ont trouvée accélérée (favorisant donc la poursuite de la prise alimentaire) et d’autres normale.
Bien que leur efficacité n’ait pas été démontrée systématiquement par des études randomisées contrôlées, les experts s’accordent à penser que des conseils portant sur l’alimentation, la consommation de tabac et d’alcool sont utiles dans ces cas plus rares : réduction du tabagisme (autoriser les seules cigarettes post-prandiales), réduire la consommation d’alcool à un ou deux verres de vin par repas (éviter la bière, qui génère des reflux acides), manger plutôt léger le soir au dîner. Bien sûr, les recommandations posturales restent d’actualité : le repos allongé après le repas n’est ici pas souhaitable (rester demi-assis).
Il faut rappeler enfin que l’activité physique peut être conseillée aux patients les moins actifs ayant un surpoids ou une obésité androïde (abdomino-tronculaire, c’est à dire une circonférence de taille (à l’ombilic) > 100 cm.
Le surpoids androïde, c’est à dire abdomino-tronculaire, est un facteur de risque de RGO et d’oesophagite indépendant. On détermine le caractère androïde du surpoids grâce à la circonférence de taille en cm, mesurée au niveau de l’ombilic.
L’obésité est un facteur de risque de RGO et d’oesophagite indépendant.
Le cancer de l’oesophage favorise un état de dénutrition parfois important.
La dénutrition, et la concentration plasmatique d’albumine qui en témoigne, sont des marqueurs pronostiques : la survie à un an est moins fréquente en cas de dénutrition qu’en l’absence de dénutrition.
La dénutrition a plusieurs mécanismes : réduction de la prise alimentaire par l’obstacle oesophagien en rapport avec la sténose, mais aussi par l’anorexie liée au syndrome inflammatoire généré par le cancer ; alcoolisme associé, qui diminue la prise alimentaire non alcoolique à ce stade, notamment l’apport de protéines, enfin, syndrome inflammatoire net en cas de tumeur assez volumineuse.
La dénutrition risque de pénaliser les suites opératoires d’une chirurgie thoracique parfois un peu ardue, pour laquelle le terrain (malade souvent alcoolo-tabagique) joue un rôle souvent défavorable. Des données prospectives suggèrent l’intérêt d’une renutrition d’une dizaine de jours avant l’intervention et d’une dizaine de jours en post-opératoire afin de réduire les complications post-opératoires immédiates.
Publié en 2008