Anorexie, boulimie, compulsions alimentaires : l'association peut vous aider à voir les choses Autrement

Anorexie mentale et boulimie
Définition, symptômes et maladies associées Causes et mécanismes Descriptions et complications
Dénutrition dans l'anorexie mentale et la boulimie Facteurs pronostiques dans l'anorexie mentale Hyperactivité physique, anorexie mentale et boulimie Maigrir n'est pas anodin Les paradoxes dans l'anorexie mentale et la boulimie Ostéoporose dans l'anorexie et la boulimie Perte des règles, fécondité et troubles du comportement alimentaire Peut-on déceler tôt une anorexie, une boulimie ou des compulsions alimentaires Qualité de vie dans l'anorexie mentale et la boulimie Qualité de vie dans l'anorexie et la boulimie Sommeil et troubles du comportement alimentaire Syndrome de Raynaud dans l'anorexie mentale TOC et TCA Troubles des règles et troubles du comportement alimentaire
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Qualité de vie dans l'anorexie mentale et la boulimie

 Pr D. RIGAUD, Président d'Autrement,

La qualité de vie peut se définir comme la manière dont les gens et les malades appréhendent leur vie et la satisfaction qu’ils en ont. Il s’agit en fait, d’un point de vue scientifique, d’une mesure complexe du bien-être des gens, mesure qui comporte de nombreux aspects :

  • Les inconforts liés à la maladie,
  • Les incapacités physiques (fatigue, souffrance musculaires ou articulaires…),
  • L’estime de soi et les jugements personnels (la valeur que l’on se donne),
  • L’image de soi et l’humeur,
  • Les relations aux autres (amitié, copains-copines) et la sensation d’isolement,
  • Les relations à ses proches (parents, frères et sœurs et famille),
  • Les relations sociales et celles avec les voisins,
  • Les distractions et autres plaisirs (sorties, danse, musique…),
  • Le travail et la joie qu’il vous procure, ou ses difficultés à le faire,
  • Les difficultés à se concentrer, à créer, à innover et la curiosité qui va avec,
  • Les capacités, le désir et les satisfactions liés aux enfants (pour les femmes surtout).

Une étude récente, en provenance des USA (Kansas City) a comparé 24 malades de sexe féminin souffrant d’anorexie mentale (AM) à 24 femmes souffrant de boulimie (B).
Globalement, la qualité de vie était fortement altérée dans les deux groupes de troubles du comportement alimentaire (TCA). Ceci confirme ce que toutes les autres études ont trouvé, y compris celle faite par l’association Autrement (cliquer ici).

Le score global de qualité de vie n’était pas différent entre les malades souffrant d'anorexie mentale (AM) et de boulimie (B).
Pourtant, des différences dans certains items étaient clairement visibles :

  • Les malades boulimiques étaient plus souvent isolées, se sentaient plus souvent seules, avaient plus souvent des problèmes relationnels avec leur famille, avec leurs voisins, avaient plus de mal à être épanouies dans leur relation avec autrui que les malades AM.
  • Les malades boulimiques souffraient plus intensément et plus souvent de leur symptômes que les malades AM.
  • Les malades boulimiques avaient une moindre estime d’elles-mêmes, se sentaient plus souvent nulles que les malades AM.
  • Les malades boulimiques avaient plus souvent le sentiment de ne pas atteindre leurs objectifs que les malades AM (elles avaient aussi plus d’objectifs que les AM).
  • Les malades boulimiques avaient plus de mal à se distraire, à avoir du plaisir à le faire que les AM.
    Les malades boulimiques avaient plus de mal à se concentrer, à se rappeler des choses (troubles de mémoire) que les malades AM.

Pour conclure, on voit clairement l’impact qu’ont les crises de boulimie et les vomissements sur la qualité de vie. Ceci est sans doute lié entre autre au sentiment de maîtrise et de contrôle qu’ont les malades AM et que n’ont pas (du fait des crises) les malades boulimiques, ainsi qu’à la souffrance physique et psychique qu’induisent les crises.

La malade AM est, elle, dans la toute puissance de la maladie, qui ne l’a pas (encore) déçue : elle contrôle, elle « jouit » de la puissance de sa volonté sur sa faim et, du fait de la dénutrition et de son énorme stratégie pour maigrir et manger moins, a perdu le contact avec ses sensations, et donc le désagrément que lui inflige le TCA.

Publié en 2014