Pr D. RIGAUD, Président d'Autrement,
La qualité de vie peut se définir comme la manière dont les gens et les malades appréhendent leur vie et la satisfaction qu’ils en ont. Il s’agit en fait, d’un point de vue scientifique, d’une mesure complexe du bien-être des gens, mesure qui comporte de nombreux aspects :
Une étude récente, en provenance des USA (Kansas City) a comparé 24 malades de sexe féminin souffrant d’anorexie mentale (AM) à 24 femmes souffrant de boulimie (B).
Globalement, la qualité de vie était fortement altérée dans les deux groupes de troubles du comportement alimentaire (TCA). Ceci confirme ce que toutes les autres études ont trouvé, y compris celle faite par l’association Autrement (cliquer ici).
Le score global de qualité de vie n’était pas différent entre les malades souffrant d'anorexie mentale (AM) et de boulimie (B).
Pourtant, des différences dans certains items étaient clairement visibles :
Pour conclure, on voit clairement l’impact qu’ont les crises de boulimie et les vomissements sur la qualité de vie. Ceci est sans doute lié entre autre au sentiment de maîtrise et de contrôle qu’ont les malades AM et que n’ont pas (du fait des crises) les malades boulimiques, ainsi qu’à la souffrance physique et psychique qu’induisent les crises.
La malade AM est, elle, dans la toute puissance de la maladie, qui ne l’a pas (encore) déçue : elle contrôle, elle « jouit » de la puissance de sa volonté sur sa faim et, du fait de la dénutrition et de son énorme stratégie pour maigrir et manger moins, a perdu le contact avec ses sensations, et donc le désagrément que lui inflige le TCA.
Publié en 2014