Anorexie, boulimie, compulsions alimentaires : l'association peut vous aider à voir les choses Autrement

Anorexie mentale et boulimie
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Troubles des règles et troubles du comportement alimentaire


Association AUTREMENT

1. Fréquence des troubles menstruels chez les patients souffrant d'anorexie boulimie

Austin BS et coll (Journal of Adolescent Health, Volume 42, Issue 5, May 2008, Pages 450-457) se sont intéressés à la fréquence des troubles menstruels chez la jeune fille au lycée aux USA.

Ils ont interrogé 2790 jeunes filles âgées de 13 à 18 ans. Ils ont noté que 6,3 % d’entre elles avaient pris régulièrement des laxatifs pour maigrir les derniers 3 mois et que 8,8 % d’entre elles disaient avoir vomi pour perdre du poids souvent ou assez souvent pendant les 12 derniers mois.

Les auteurs se sont intéressés au risque d’avoir des règles irrégulières (définies telles que survenant moins de 10 fois par an) ou manquantes (absentes ou n’étant jamais apparues). Parmi ces lycéennes, 10 % avaient un poids très bas (et un IMC inférieur à 16 kg/m2 pour un âge de 15-16 ans et inférieur à 15 pour les 13-15 ans).

Les auteurs firent passer un test permettant de mettre en évidence un trouble du comportement alimentaire (l’EAT - 26). Il s’agit d’un questionnaire validé en 26 questions, pour voir s’il existe des vomissements provoqués ou une hyperactivité physique dans le but de perdre du poids, un abus de laxatifs, un jeûne fréquent, des sautes de repas fréquent (…).

Pour chaque question, il y a les 7 réponses possibles suivantes : jamais, moins d’une fois/mois, 1 à 3 fois/mois, une fois/semaine, 2 à 6 fois/semaine, tous les jours et plusieurs fois/jour. Dans la population entière, 5,5 % avaient des signes indubitables de TCA : parmi elles, 3,3% disaient provoquer un vomissement pour maigrir plus d’une fois/semaine. Globalement, 14,4% de ces filles de 13 à 18 ans avaient un ou plusieurs comportements alimentaires anormaux.

Les résultats sont très nets : la fréquence d’irrégularité de survenue des règles était très significativement associée à la fréquence des troubles du comportement alimentaire.

Après ajustement sur l’âge et le contexte, on trouvait les faits suivants :

  • Pour les vomissements provoqués :

13,2% d’irrégularité de survenue des règles chez celles qui ne vomissaient jamais,
21,5% d’irrégularité de survenue des règles chez celles qui vomissaient 1 à 3 fois/mois,
43,4% d’irrégularité de survenue des règles chez celles qui vomissaient plus d’une fois/semaine.

  • Si l’on prenait le score à l’EAT (rappelons que le score minimal est zéro et maximal 78) :

13,9% d’irrégularité de survenue des règles chez celles qui avaient un score inférieur à 20 (pas de TCA)
22,8% d’irrégularité des règles chez celles qui avaient un score entre 20 et 40 (TCA mineur)
29,4% d’irrégularité des règles chez celles qui avaient un score entre 40 et 50 (TCA net)
58,2% d’irrégularité des règles chez celles qui avaient un score supérieur à 50 (TCA avéré).

Tout ceci était hautement significatif. Ceci faisait un risque relatif de 3,2 et 4,7 pour les filles qui avaient soit un score de vomissements, soit un score EAT élevé. En d’autres termes, elles avaient respectivement 3,2 (vomissements) et 4,7 fois (EAT > 50) plus de risque d’avoir des irrégularités menstruelles que celles qui n’avaient ni vomissement ni score EAT>20.

Ceci confirme une étude US antérieure qui avait trouvé un risque relatif de 2,6 d’arrêt des règles (aménorrhée secondaire) chez des jeunes filles qui provoquaient des vomissements fréquemment.

Elle confirme également plusieurs études faites chez des malades boulimiques vomisseuses. Il est probable que l’association poids bas (avec IMC proche ou plus bas que 19 kg/m2) – vomissements - hyperactivité physique est encore plus à risque de troubles des règles.

Pour en savoir plus

 

Publié en 2009