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Règles de l'équilibre alimentaire chez l'adulte

Pr D. RIGAUD - Président d'AUTREMENT

L’équilibre alimentaire, tout le monde en parle ... et personne ne sait ce qu’il doit être !

Il y a cependant quelques règles de base, qui ne sont pas celles que l’on croit :

  • Il n’y a pas un équilibre pour tous, mais un pour chaque sous-groupe : il serait totalement déraisonnable de donner les mêmes conseils alimentaires à un professeur de médecine de 50 ans, de sexe féminin et de 1,54 m qu’à un sportif de compétition.
  • A chaque âge et à chaque sexe ses conseils : la prévention des déminéralisations se fait dès l’enfance, pas la prévention de l’athérome !

On doit manger selon ses besoins : ceux-ci sont fonction de 6 critères fondamentaux :

  1. le sexe : moins pour les femmes,
  2. la taille corporelle,
  3. l’âge : un peu moins en prenant de l’âge,
  4. le poids : les besoins augmentent avec le poids,
  5. l’activité physique (voir abaques),
  6. le contexte génétique : il y a des familles d’obèses et des familles de maigres.

Ceci est bien sûr vrai pour les apports énergétiques, mais aussi pour les apports protéiques et en certains micro-nutriments : l’idéal serait sans aucun doute de définir les besoins, pour chaque nutriment, en unité (g, mg, µg, mL) par kg de poids (ou de masse maigre) et par jour !

  • On doit manger selon sa pathologie et sa prédisposition génétique : manger pour baisser son " taux de cholestérol " n’est indiqué qu’en cas d’augmentation du risque cardio-vasculaire (personnel ou familial) ou d’hypercholestérolémie. Augmenter ses apports calciques au dessus de 1.200 mg/j n’a probablement de sens que chez la femme ...
  • On doit manger varié : tant pour des raisons nutritionnelles (aucun aliment, même " complet ", même " santé " n’apporte tous les nutriments) que psychologiques (la diversité est source de plaisir et d’équilibre intérieur, de curiosité et de découverte) ou sociales (pour partager, il faut échanger).
  • On doit respecter un rythme : peu importe lequel (dans certaines limites), mais un rythme, pour que l’organisme se " phase " : on peut dîner à 18 h ou à 22 h, mais il est probablement mieux de le faire tous les jours à la même heure !
  • On doit respecter le rythme veille-sommeil : les travailleurs postés ont, aux heures où ils mangent, une dépense énergétique moindre, une tolérance glucidique moins bonne. On doit aussi, pour leur proposer un régime, tenir compte de leurs horaires (variable dans le mois).
  • On doit éviter les interdits : d’abord parce qu’il n’y a pas " d’aliment qui fait grossir ", pas " d’aliment mauvais pour la santé " (les mauvaises graisses), mais surtout parce que ça ne sert à rien ! Il est, en diététique comme ailleurs, question d’apprentissage : il faut donc utiliser les acquis et personnaliser le modèle, donc aménager les solutions : " à la place de ... , vous pouvez prendre ceci ... " et rendre la prescription positive.
  • On doit éviter les excès : pas seulement les excès alimentaires, mais aussi les excès de régime ! Il n’est pas sûr que des régimes très restrictifs trop longtemps suivis soient si bons pour la santé que cela !
  • Pour le reste, on ne sait pas bien : les modes des nutritionnistes changent. Gageons cependant qu’un modèle où il y a féculents et crudités-légumes-fruits chaque jour est meilleur pour la santé qu’un régime reposant sur des fritures. Il n’est pas sûr qu’un régime " hyperprotéiné " soit utile (ou même qu’il ne soit pas un peu nuisible). Les protéines, c’est cher, ça ne se fabrique pas vite (donc on cherche à augmenter le rendement !) et ça peut avoir, en cas d’excès, des effets nocifs (cirrhose, acidose chez le nourrisson, hypercatabolisme chez le sportif). Donc pas plus de 1,4 g/kg/j. Mais tout le monde sait (ou croit savoir) tout ceci.
  • Un équilibre alimentaire ne se conçoit au fond qu’au sein d’un équilibre plus global : tant physique que psychologique : il vaut parfois mieux s’accepter soi-même que perdre 3 fois par an 3 kg. Il est parfois plus important d’être " au sein du groupe social " qu’au régime en dehors. L’équilibre, c’est sans doute aussi la convivialité.

On doit éviter les aphorismes péremptoires : le " soja est bon pour la santé " ou " la viande est grasse ". Un aliment est bien autre chose que son contenu calorique ou que sa valeur santé (si tant est qu’il en est une pris isolément).

Publié en 2007