Le consommateur a toujours le souhait de nouveaux aliments répondant mieux à ses besoins.
L’industrie agro-alimentaire en propose chaque semaine de nouveaux.
Parmi ceux-ci, on a vu apparaître, il y a maintenant près de 40 ans les produits allégés. Tout a commencé par le lait écrémé, en 1964. Les édulcorants, saccharine et aspartame, sont venus plus tard (1975). Le " beurre " allégé (41 % de matière grasse) est apparu en 1980. Depuis, les aliments ou plats allégés et les édulcorants se sont multipliés de façon impressionnante.
On distingue :
Vaste question : ce n’est pas parce que les gens achètent un produit, que ce produit répond à une vraie question. Les produits allégés et les édulcorants sont au " contrôle du poids " ce que la ceinture de sécurité ou le ballon gonflable de protection sont à la conduite automobile : il s’agit d’une défense passive. C’est utile. Mais ce serait plus malin de respecter les règles de bonne conduite !
Les produits allégés et les édulcorants n’allègent notre alimentation que du nombre de calories soustraites réellement !
Un édulcorant sans calorie (aspartame, saccharine) " enlève " 4 kcal/g ; si l’on consomme 6 morceaux de sucre dans ses cafés ou thés de la journée, remplacer ce sucre par un édulcorant retire du bilan énergétique 120 kcal. Si l’on mettait 30 g de beurre (ou margarine) dans ses plats (pain, légumes et féculents, cuisson), ceci ferait (30 x 0,8 x 9) 216 kcal. Si l’on prend du beurre (ou de la margarine) allégé, ceci fait (30 x 0,4 x 9) 108 kcal, soit 108 kcal de moins. Ce n’est pas rien. Si en revanche on prenait 10 g de chocolat (54 kcal) et qu’on le remplace par 10 g de chocolat " allégé " (50 kcal), on ne fait guère d’économie !
A la question : " ont-ils bon goût ? ", on peut répondre qu’ils ont atteint actuellement un degré de qualité qui en fait des produits savoureux, qu’il s’agisse de yaourts allégés ou de plat cuisiné " basses calories ", d’aspartame ou polyols ou de crèmes desserts.
A la question : " sont-ils sans danger ? ", on peut répondre qu’ils sont sûrs : pas de risque de cancer, pas de risque d’infection, pas de risque d’intoxication (si l’on respecte les règles d’utilisation : pour les plats cuisinés allégés surgelés par exemple, pas de recongélation).
A la question : " sont-ils bons pour la santé ? ", on peut répondre que rien n’est moins sûr. Certes, ils ne sont pas " mauvais ".
Mais apportent-ils un vrai " plus ", ce n’est pas certain. Aucune étude ne permet de dire qu’ils prolongent l’espérance de vie, qu’ils diminuent le risque de cancer, qu’ils évitent les accidents vasculaires ou cardiaques... ni même qu’ils permettent de maigrir ou de seulement contrôler son poids.
La question n’est pas simple. En théorie, ils devraient faire perdre du poids, puisqu’ils permettent de soustraire des calories au bilan journalier. Reste que le risque est de " compenser ", consciemment ou pas, sachant " l’économie " qu’on a fait. Sans contrôle attentif, le remplacement du sucre (saccharose) par un édulcorant conduit un certain nombre de malades (notamment diabétiques) à consommer un peu plus de matières grasses.
Un constat peut néanmoins être dégagé
Quelques règles peuvent être avancées :
Publié en 2008