Anorexie, boulimie, compulsions alimentaires : l'association peut vous aider à voir les choses Autrement

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Risques somatiques de l'anorexie mentale


Pr Daniel RIGAUD 

Par la peur de manger qu’elle suscite, l’anorexie mentale entraîne une dénutrition parfois inquiétante.

  • Il y a dénutrition en ce sens qu’il y a perte musculaire, perte de la régulation de la température corporelle, perte des fonctions digestives et perte des capacités de concentration et d’idéation.
  • Il y a malnutrition en ce sens que les nombreuses, et de plus en plus profondes, carences d’apports en éléments essentiels conduisent à des déficits nutritionnels qui s’accumulent au fil des mois.

La carence en acide gras essentiel (constituant des matières grasses) explique que les cheveux deviennent secs, ternes, cassants et meurent. Elle est responsable par ailleurs d’une altération des ongles et des gencives, de la peau et des muqueuses. Ce déficit de revêtement lipidique de la peau explique les désordres vasculaires aux extrémités qui rendent les doigts et les orteils violets et hyper-sensibles au froid.

Avec les carences en protéines (suppression des viandes et faible consommation de poisson), la peau desquame et les muscles fondent. Ce ne sont pas seulement les muscles des bras ou des jambes, mais aussi les muscles respiratoires et le muscle cardiaque.

Le déficit en protéines, en énergie (colories) et en aliments entraîne une perte fonctionnelle musculaire digestive, qui touche tout autant l’estomac que le gros intestin. Des troubles digestifs apparaissent : difficulté de digestion, lenteur à l’évacuation de l’estomac, ballonnement, constipation opiniâtre.

La constipation est liée à au moins trois facteurs : la perte des muscles abdominaux et de leur force de contraction, la perte des muscles du plancher abdominal (plancher pelvien) qui entrave la dynamique et la synergie du couple « gros intestin-rectum ». La faiblesse de la contraction qui se propage tout au long du colon, le desséchement des selles lié au ralentissement du transit lui-même… (voir troubles digestifs)

Quand il y a des vomissements, l’acidité du suc gastrique et l’agressivité de la bile vont s’associer à la dénutrition et à la malnutrition pour attaquer petit à petit, vague après vague, les gencives et les dents. Au bout de 5 à 10 ans de maladie, les dents, pourtant trop belles se déchaussent et tombent l’une après l’autre : souvent une dent tous les deux ans ! La malade et les médecins ne s’en rendent souvent pas compte parce que la dent, lavée par l’acide, paraît blanche et la gencive rétractée, donne l’impression que les dents sont longues.
 

Pour en savoir plus, vous pouvez vous inscrire à notre e-learning, un programme d'enseignement sur les TCA et l'obésité de plus de 50 heures.

Pour vous inscrire, suivez ce lien

https://www.anorexie-et-boulimie.fr/nos-offres.htm

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Quels examens de sang ?

Malgré l’ampleur des carences et de la dénutrition, les examens de sang restent longtemps normaux. Car ça rassure à tort les thérapeutes, les malades et leurs familles :

  • Ionogramme sanguin, avec dosage de la créatininémie. On y regardera l’hypokaliémie (vomissements), l’hyponatrémie (boisson excessive), la créatininémie (insuffisance rénale).
  • Numération formule sanguine et plaquettes à la recherche d’une anémie, d’une baisse des globules blancs (cellules de défense de notre organisme) ou d’une baisse des plaquettes (problème de coagulation).
  • Albumine et pré-albumine sanguines, leur baisse fera craindre le pire.
  • On pourra doser la calcémie et la phosphorémie, mais leur concentration ne baisse que bien tard. Par ailleurs, l’ostéoporose survient malgré des chiffres normaux de calcémie et phosphorémie.

Outre les examens de sang

  • Il faut au minimum faire une radio du rachis lombaire de face et de profil et une radio du bassin de face. Idéalement, il faut faire, tous les deux ans, une ostéodensitométrie du rachis lombaire et du bassin.
  • En cas d’hypokaliémie franche (vomissements) penser à faire un électrocardiogramme.
    Dans les grandes agglomérations où sévit la tuberculose, penser à faire une radio pulmonaire.

Traitement

Le seul traitement idéal, curateur et préventif, est nutritionnel. Il faut que les apports énergétiques et protéiques soient élevés. Pour calculer les besoins, cliquez ici. Il faut réintroduire les matières grasses dans toutes leur variété (huile, beurre, margarine, fromage).

 

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Publié en 2020