Nous mangeons des matières grasses parce que le corps en a besoin. Il les utilise comme carburant et comme matériau de structure (voir Lipides).
Les graisses (c’est un autre nom pour lipides), une fois ingérées, sont transférées dans le corps au travers de l’intestin. De là, elles rejoignent le foie.
Le foie associe les graisses, pour les rendre solubles dans le sang, à des protéines : ce sont ces protéines qui vont porter les triglycérides et le cholestérol : l’ensemble (une molécule de protéine et une de lipides) forme des particules appelées LDL ou HDL. Ces termes, anglosaxons (c’est l’abréviation de « low density » et « high density lipoproteins »), sont à l’origine de ce que l’on appelle le bon (HDL) et le mauvais (LDL) cholestérol.
Accrochés à ces protéines « porteuses », circulent dans le sang des triglycérides et du cholestérol. C’est ce que mesure le laboratoire dans la prise de sang.
En fait, il n’y a pas de bon ni de mauvais cholestérol. Si le LDL-cholestérol devient mauvais, c’est qu’il est en excès, du fait d’une maladie pré-existante ou d’un excès de certaines graisses.
On dit que les triglycérides sont élevés quand leur taux dépasse 2 g/litre. Entre 1,5 g et 2g/L, ce n’est pas inquiétant, mais il faut vérifier.
Le taux de triglycérides dans le sang est très dépendant de ce que l’on a mangé : il faut donc être bien à jeun quand on le fait doser : depuis la veille au soir 21 h.
Si l’on fait 2 repas de fêtes coup sur coup, le taux de triglycérides va monter ; il redescendra en deux à trois jours.
Il y a 4 maladies possibles quand le taux de triglycérides est élevé :
En fait, ce qui compte, c’est de savoir quel cholestérol est élevé ?
Le cholestérol part du foie pour aller vers les tissus, porté par des protéines « LDL ». Si le chemin d’accès aux cellules est bloqué, le cholestérol-LDL s’accumule dans les tissus avoisinants et provoque une inflammation dans la paroi.
Un des tissus où le cholestérol-LDL peut s’accumuler est la paroi des artères. C’est d’autant plus vrai que tous les tissus sont irrigués par des artères (ce sont elles qui amènent le sang).
Le cholestérol-LDL y provoque une inflammation qui va faire gonfler l’artère. L’artère va souffrir et une petite ulcération va apparaître. Un caillot s’y met. Du coup, la lumière où passe le sang est obstruée. Le sang passe moins bien (le débit est plus faible). Le tissu irrigué par ce sang est moins irrigué et souffre, surtout quand il y a une demande accrue de sang (comme à l’effort par exemple). Quand un tissu manque de sang, il manque d’oxygène. Il souffre : c’est l’ischémie.
Si l’ischémie se prolonge, c’est l’infarctus (faute de sang et d’oxygène, faute d’énergie, il y a nécrose du tissu). Si c’est au niveau du cœur, c’est l’infarctus du myocarde, si c’est au niveau du cerveau, c’est l’infarctus cérébral (accident vasculaire cérébral ou attaque, ou paralysie).
Quand les cellules n’ont plus besoin du cholestérol qu’elles ont pris, elles s’en débarrassent. Une protéine alors l’accroche, le HDL. Les deux, liés ensemble, rejoignent le sang et le foie et sont éliminées dans l’intestin. C’est le cholestérol-HDL. On dit que c’est le bon cholestérol.
Si c’est le cholestérol-HDL qui est en excès dans le sang, ce n’est pas une maladie au contraire. C’est un signe d’excellente santé ! Les gens qui ont un excès de cholestérol-HDL ont en moyenne beaucoup moins d’infarctus du myocarde et d’infarctus cérébral que les autres : on dit qu’ils en sont protégés. Il n’y a donc absolument pas lieu de les soigner. Il ne faut pas faire baisser le cholestérol-HDL.
A noter que l’activité physique augmente le cholestérol-HDL. Une petite consommation d’alcool aussi (un verre de vin par repas) ; au delà, les effets sont négatifs.
C’est le cholestérol-LDL. C’est un des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde ou les accidents vasculaires cérébraux. Les autres facteurs importants sont le tabac, le diabète, l’obésité abdominale, le sexe masculin, l’âge (45-55 ans) et l’hérédité.
Lorsqu’on a un excès de cholestérol-LDL, il faut limiter un peu ses apports de cholestérol et modifier le type de matières grasses que l’on consomme.
Il faut enfin augmenter sa consommation de fruits et légumes à environ 500 à 600 g par jour. Rappelons qu’une pomme fait souvent 200 g ou plus et qu’une portion de haricot vert pèse 150 g (voire 200 g). Ce n’est donc pas impossible à faire !
Il faut enfin réussir à limiter sa consommation de tabac et à augmenter son activité physique.