Anorexie, boulimie, compulsions alimentaires : l'association peut vous aider à voir les choses Autrement

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Étude Comportements alimentaires en Bourgogne : résultats


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    Ministère de la Santé                                                                                                     Association Autrement

1. Etude PNNS - Résultats

L’étude a été initiée dès l’annonce du financement par la Direction Générale de la Santé.

Elle a, comme indiqué précédemment, comporté plusieurs étapes :

1. Validation prospective du questionnaire auprès de 44 étudiants en Nutrition (Diplôme d’Etude Spéciales Complémentaires – DESC – en Nutrition).
2. Remise du questionnaire à des étudiants de l’Ecole Nationale de Biologie appliquée à la Nutrition et à l’alimentation (ENSBANA)
3. Remise du questionnaire à 800 étudiants du campus de l’Université de Bourgogne. 577 étudiants ont répondu.
4. Envoi du questionnaire à 3.000 personnes tirées au sort par la poste et habitant au sein de l’agglomération Dijonnaise.
5. Recueil des appels téléphoniques et du courrier des personnes prenant contact soit avec l’Association AUTREMENT, soit avec le Pr Rigaud, responsable du projet (CHU de Dijon).

NB : Le questionnaire était anonyme. Un n° de téléphone était donné (celui de l’Association Autrement), pour ceux qui voulaient être pris en charge, avoir un conseil ou une réponse à leurs questions. Ils pouvaient le faire anonymement (c’était indiqué sur la 1ère page du questionnaire).

Résultats chez les 577 étudiants en médecine des premières années

L’âge, le sexe, le poids, la taille et l’indice de masse corporelle de la population (n = 577) étudiés sont les suivants (déclaration) :

 

  âge  

  sexe  

  poids  

  taille  

  IMC  

Moyenne   

19,50

F : 74 %

60,68

1,69

21,20

ES

2,00

-

10,51

0,08

2,79

La fréquence des troubles du comportement alimentaire (TCA), boulimie et compulsions sévères est celle que l’on pouvait attendre de l’analyse de la littérature, majorée des cas masqués (cachés dans les enquêtes en vis-à-vis)
% Compulsions

Boulimie

Tout à fait vrai   

10,9

4,2

Un peu vrai

36,0

17,2

Faux

53,1

78,7

Boulimie : Il y a 4 % de boulimie vraie et 17 % de crises épisodiques
Compulsions alimentaires : Il y a 11 % de compulsions vraies, 36 % de crises épisodiques.

Ces chiffres résultent de la partie du questionnaire tirée de l’Eating Disorder Inventory, validé en tant que moyen de dépistage des troubles du comportement alimentaire (TCA).
Concernant la boulimie, il y a 100 % de femmes et pour la compulsion, 97 %.
Ces résultats sont impressionnants. Ils émanent en partie des 2 questions suivantes :
  • Compulsions : « Il m’arrive de consommer, en dehors des repas, des quantités importantes d’aliments, avec un plaisir certain, sans pouvoir aucunement m’arrêter »
  • Boulimie : « Il m’arrive de consommer, en dehors des repas, des quantités très importantes d’aliments, sans aucun plaisir et malgré tout sans pouvoir m’arrêter ».
Ce dépistage ne permet pas de donner la fréquence des crises. Dans le cas de la compulsion, 2 faits jouent ici en sens contraire : la honte d’avoir ce type de comportement et l’idée que manger 4 ou 5 gâteaux en dehors des repas pourrait pour certains constituer « des quantités importantes… ». Enfin, il faut insister sur le fait que « faire une crise de compulsion », même assez souvent, ne constitue pas un « trouble ». Il faut aussi que la personne en souffre. D’où l’intérêt de la question suivante.

La fréquence des critères évoquant un TCA dans la population est donnée dans le tableau

 

Je ne
mange rien

Mon poids
varie tout
  temps

Je saute
des repas

regard de
l’autre
m’angoisse

manger
m’angoisse

Tout à fait vrai

0,8

4,2

5,9

14,7

2,9

Un peu vrai

21,3

28,2

23,4

40,8

19,2

Faux

77,8

67,6

70,7

44,5

77,8

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

En %. Les questions précises étaient :
« je ne mange rien et je grossis, c’est à rien y comprendre »
« mon poids varie sans arrêt, c’est à rien y comprendre »
« je saute régulièrement des repas »
« le regard de l’autre quand je mange m’angoisse énormément »

On voit qu’un bon nombre de personnes indiquent une angoisse liée à l’acte alimentaire, sautent des repas et ont des doutes quant à l’évolution de leur poids. Bien entendu, ces réponses concernent massivement les personnes classées ci-dessus « TCA » (à 91 %). Ce sont aussi massivement des femmes : (92 %).


Le rapport à l’alimentation de la population étudiante est loin d’être simple :

 

Je me pèse

jamais table

entorse régime

Manger me dégoûte

A   

6,4

1,7

0,0 (0 point)

0,4

B

12,8

10,5

99,6 (1 point)

13,0

C

80,8

87,9

0,4 (2 points)

86,6

 

100,0

100,0

100,0

100,0

En %. : La question précise était : pour « Je me pèse » : A = plusieurs fois/jour, B = plusieurs fois/semaine,  C = une ou moins d'une fois/semaine

Je ne me mets jamais à table : A = tout à fait vrai, B = un peu vrai, C = tout à fait faux

Quand je fais des entorses à mon régime : 0,5 point par réponse cochée parmi : je me hais ou je culpabilise ; je n’en dors pas ; je mange d’autant plus (calculé chez ceux qui font des régimes).

A = 0 point, B = 1 réponse cochée, C = 2 réponses

Manger me dégoûte au fond : A = tout à fait vrai,B = un peu vrai,C = tout à fait faux

Donc 5 % de la population (99 % de femmes) se pèsent tous les jours. Pour la question « entorse au régime », la réponse cochée est dans 92 % des cas « je me hais ou je culpabilise ». Pour ces questions aussi, ce sont massivement des femmes qui se pèsent tous les jours (1 seul homme).

Quand on compare les personnes souffrants de compulsions alimentaires aux personnes n’ayant pas de troubles du comportement alimentaire (TCA) on note que :

  • Ce sont plus souvent des femmes (93 %).
  • Les choix des compulsives sont plus influencés que celui des contrôles :
1. par les aliments pas chers, près de leur lieu de travail
2. par des aliments qui les aident à supporter le stress, à se sentir mieux, à se relaxer, à mieux affronter la vie
3. par des aliments agréables à voir
4. et qui leur rappellent leur enfance
  • Pourtant, elles pensent moins que les aliments sont plutôt bienfaisants
  • Elles ont le sentiment que leur poids varie sans qu’elles n’y comprennent rien (P<0,01),
  • Manger les angoisse (P<0,03), manger les dégoûte au fond (P<0,00005).
  • Elles sautent des repas (0,002), quand elles mangent, elles ne se mettent plutôt pas à table (P<0,01).
  • Parmi les repas, c’est le dîner qu’elles omettent le plus (vs les normaux) (P<0,003)
  • Elles disent avoir des prises extra-prandiales au moins 2 à 3 fois/jour.
  • Elles ont exactement le même IMC (qu’elles soient toujours grosses est donc une idée reçue).
  • Le fait que l’emballage ou les aliments soient écologiques ou pas ne joue aucun rôle chez les compulsives, alors que ça a une certaine importance dans la population non TCA.

2. Comparaisons TCA et absence de TCA

Quand on compare les personnes souffrants de boulimie aux personnes n’ayant pas de TCA, on note que :

  • Ce sont plus souvent des femmes :
  • Les boulimiques sont plus influencées dans leur choix que les contrôles :
1. par les aliments pas chers
2. par les aliments pauvres en graisses (P<0,008)
  • Quand elles pensent aux aliments, elles se sentent nettement plus mal (P<0,03), plus sombre (P<0,03), mal dans leur peau (P<0,007),
  • Elles trouvent les aliments plutôt moins profitables (P<0,05),
  • Elles ont le sentiment que leur poids varie sans qu’elles n’y comprennent rien (P<0,000001),
  • Manger les angoisse (P<0,002), le regard de l’autre aussi (P<0,0002), manger les dégoûte au fond (P<0,00005), quand elles font une entorse à leur régime, elles s’en veulent, culpabilisent et n’en dorment plus.
  • Elles sautent plus souvent le déjeuner (P<0,000001), mais pas le dîner.
  • Elles font beaucoup plus souvent un régime pour maigrir (P<0,0001).
  • Elles n’ont pas plus d’activité physique que les personnes sans TCA.
Comme nous l’avons vu, il existe une grande différence d’appréciation et de réaction affective ou thymique à l’alimentation selon le sexe (P < 0,001).

Les femmes sont beaucoup plus sensibles aux aspects concernant l’angoisse vis-à-vis de l’alimentation par exemple (P < 0,001), la valeur calorique des aliments, le contrôle du poids. Et ceci se fait alors qu’elles sont plutôt plus minces que les hommes (NS).

En revanche, il y a peu ou pas de différence en ce qui concerne l’importance apportée au goût.

 

Les tableaux suivants donnent le détail de ces résultats dans la population étudiante:


Sur l’ensemble de la population étudiante (n = 577), la répartition des réponses aux questions
« Les éléments ci-dessous sont-ils pour vous pas du tout important, assez important, important, très important » était la suivante :

%

Facile
à préparer

Facile
à trouver

Peut être
cuisinés
facilement

Des repas
rapides à préparer

Ce que je
mangeais d’habitude

près
de mon
lieu travail

0. pas du
tout important

9,1

13,7

10,7

16,4

44,1

18,3

1.certaine importance

43,0

26,1

33,8

34,6

39,5

25,3

2. important

35,5

43,8

38,9

33,0

14,6

41,4

3.très important

12,4

16,4

16,6

16,1

1,9

15,1

somme

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

 

%

Ne sont
pas chers

bon rapport 
Qualité-Prix

Sont bon
marché

0. pas du tout important

11,8

4,8

12,6

1. certaine importance

45,5

23,4

41,0

2. important

31,4

44,4

33,2

3. très important

11,3

27,4

13,1

somme

100,0

100,0

100,0

Avis sur l’aspect « santé » de la population d’étudiants dans son ensemble (n = 577) :
ce qui est important est ce qui est naturel, ce qui maintient en bonne santé et les vitamines

%

pas additifs

peu cal

Naturels

pauvre graisse

riches fibres

control poids

Vit. et min.

pas
ingrédient chimique

 en bonne santé

bons pour peau,
dents…

0

35,2

28,7

6,7

17,7

28,3

30,8

7,8

19,4

2,1

24,1

1

40,1

42,4

30,3

43,4

40,2

31,6

28,6

47,3

9,1

33,5

2

17,9

20,4

39,4

29,8

23,2

21,7

42,0

24,5

38,6

28,2

3

6,9

8,6

23,6

9,1

8,4

15,8

21,6

8,9

50,1

14,2

2 et 3

24,7

29,0

63,0

38,9

31,5

37,5

63,6

33,3

88,7

42,4

0 à 3

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

0 = pas du tout important, 1 = a une certaine importance, 2 = important, 3 = très important / peu cal : peu calorique, control poids : m’aide à contrôler mon poids, ingréd : ne contiennent pas d’ingrédients

Pour cette population, l’idée que les aliments pourraient être utilisés à lutter contre l’angoisse n’est pas importante.

%

familiers

support stress

aliments de enfance

me relaxer

me font bien

indic pays origine

mange habitude

affronter
la vie

0. pas du tout important

39,7

52,3

56,7

44,2

11,0

39,1

44,1

43,5

1. certaine importance

32,4

22,6

30,1

33,8

23,1

34,0

39,5

28,1

2. important

22,8

17,5

10,8

16,9

35,1

18,9

14,6

20,0

3.très important

5,1

7,5

2,4

5,1

30,8

8,1

1,9

8,4

2 et 3

27,9

25,1

13,2

22,0

66,0

27,0

16,5

 28,4

0 à 3

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Chez des étudiants (n = 577), la valeur hédonique attachée aux aliments est fondamentale

%

bon goût

me
plaisent

sentent
bon

texture
agréable

aliments
de enfance

agréable
à voir

me
font bien

0. pas du
tout important

0,3

1,1

4,8

12,1

56,7

19,8

11,0

1. certaine
importance

2,1

5,1

16,4

25,3

30,1

40,2

23,1

2. important

21,7

26,3

44,2

43,8

10,8

30,0

35,1

3. très important

75,9

67,6

34,6

18,8

2,4

9,9

30,8

2 et 3

97,6

93,8

78,8

62,6

13,2

39,9

66,0

Somme 0 à 3

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

L’aspect « santé », « diététique » n’est guère important dans une population qui pourtant était composée avant tout d’étudiants en médecine de 1ère année

%

peu
caloriques

pauvres
en graisses

riches
fibres

contrôle
du poids

Riches en
protéines

en bonne
santé

0. pas du tout important

28,7

17,7

28,3

30,8

19,0

2,1

1. certaine importance

42,4

43,4

40,2

31,6

35,1

9,1

2. important

20,4

29,8

23,2

21,7

34,3

38,6

3. très important

8,6

9,1

8,4

15,8

11,5

50,1

2 et 3

29,0

38,9

31,5

37,5

45,8

88,7

Somme 0 à 3

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Concernant les sensations éprouvées à l’égard des aliments et des repas servis, la population étudiante (n = 577) répond clairement : soit les aliments n’influencent pas l’humeur, soit c’est dans un sens positif

%

Je me sens
mal ou bien

Mes pensées sont
désagréables
ou agréables

Je me sens
enlaidi
ou embelli

Triste
ou gai

Sombre ou de
bonne humeur

Bizarre ou
normal

Tendu ou
détendu

-3

0,0

0,5

1,1

0,8

1,6

1,6

2,2

-2

2,0

2,7

1,9

2,2

0,8

1,1

5,7

-1

6,1

10,5

7,4

5,7

6,0

4,4

7,4

0

16,7

24,0

76,8

53,0

43,1

54,0

43,4

1

9,6

20,2

4,6

13,3

17,3

4,7

9,3

2

55,1

38,3

7,1

20,4

22,3

19,2

23,0

3

10,6

3,8

1,1

4,6

8,8

15,1

9,0

somme

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Dans ce tableau, les sentiments négatifs sont exprimés par le signe « - » et les positifs par « + ».

Par exemple, dans la colonne « triste ou gai », -3 signifie « très triste », -2 « plutôt triste », -1 « un peu triste », 0 « ni l’un ni l’autre », 1 « un peu », 2 « plutôt » et +3 « très gai »
 
10à 15 % rejettent d’une manière ou d’une autre l’alimentation ; 22 % la trouvent peu désirable ou peu appétissante.

    %

Je les refuse
ou les accepte

m’angoissent
ou me détendent

sont négatifs
ou positifs

sont mauvais
ou bons pour moi

sont peu ou
très appétissants

peu désirables
ou désirables

Inutiles
ou utiles

-3

1,1

0,5

0,3

0,8

1,1

0,3

0,0

-2

2,2

2,5

3,6

3,0

6,2

6,2

0,8

-1

6,5

7,6

12,9

12,0

15,7

14,6

1,4

0

17,6

60,6

30,5

18,8

17,3

30,0

32,8

1

8,7

9,6

19,5

21,5

27,6

26,2

19,9

2

43,9

14,6

31,3

41,1

28,6

21,9

31,4

3

20,1

4,5

1,9

2,7

3,5

0,8

13,7

somme

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Dans ce tableau, les sentiments négatifs sont exprimés par le signe « - » et les positifs par « + ».
Pour les valeurs, voir ci-dessus.

Concernant les pensées sur la qualité et la sécurité des aliments et des repas servis, la population étudiante (n = 577) répond clairement : soit les aliments n’influencent pas leurs choix, soit ils sont jugés « utiles », de « bonne qualité », plutôt « appropriés » ou « justifiés ».

En revanche, ils sont trouvés fort peu « novateurs » ou « révolutionnaires ».

%

Nuisibles ou utiles

mauvaise ou bonne qualité

Malsains ou sains

Banals ou hT de gamme

peu ou
très profitables

Inapprop.
ou appropriés

Nocifs ou sûrs

sans raison d'être ou justifiés

peu novateurs ou novateurs

peu ou
très révolu-
tionnaires

Grossissants
ou
amincissants

peu relevés ou relevés

-3

0,0

5,1

0,8

16,0

0,8

0,8

0,3

0,5

22,2

26,0

6,0

2,6

-2

1,9

9,2

2,7

17,9

3,0

3,0

1,4

0,8

19,5

22,2

17,0

11,7

-1

9,0

13,3

7,9

20,9

7,6

7,6

6,3

1,1

16,8

15,2

24,5

15,8

0

32,2

26,6

32,8

31,7

48,2

35,9

31,1

48,8

26,3

29,0

45,5

60,7

1

24,8

20,1

20,9

10,3

21,8

24,7

23,5

19,3

11,1

6,0

4,0

6,6

2

24,8

24,9

30,9

3,3

15,0

22,6

31,4

21,8

4,1

1,1

3,0

2,6

3

7,4

0,8

4,1

0,0

3,5

5,4

6,0

7,6

0,0

0,5

0,0

0,0

somme

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Dans ce tableau, les sentiments négatifs sont exprimés par le signe « - » et les positifs par « + ».
Par exemple, dans la colonne « nuisibles ou utiles »,
-3 signifie « très nuisibles », -2 « plutôt nuisibles », -1 « un peu nuisibles », 0 « ni l’un ni l’autre », 1 « un peu utiles », 2 « plutôt utiles » et +3 « très utiles ».


Les aspects « novateur » ou « révolutionnaire » des aliments sont très mal cotés.
A noter que 23 % des personnes interrogées trouvent les aliments « grossissants ».


Cette population jeune exprime des doutes et des pensées négatives face à l’alimentation et la gestion du poids corporel. En gros, 20 à 40 % des personnes interrogées disent ressentir une angoisse vis à vis de l’alimentation. Ceci concerne beaucoup plus les femmes que les hommes (P< 0,001).

%

Je ne mange rien et grossis

Mon poids varie sans arrêt

Je saute régulièrement
des repas

Le regard de l’autre m’angoisse

Manger m’angoisse

Je me pèse tous les jours

Je ne me mets jamais à  table

Manger me dégoûte au fond

Tout à fait vrai

0,8

4,2

5,9

14,7

2,9

7,0

1,7

0,4

Un peu vrai

21,3

28,2

23,4

40,8

19,2

12,8

10,5

13,0

Faux

77,8

67,6

70,7

44,5

77,8

80,2

87,9

86,6

somme

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Dans ce tableau, à la question « je me pèse », la réponse était tous les jours (mis à « tt à fait vrai » ci-dessus), plusieurs fois/semaine (un peu vrai), moins d’une fois/semaine (mis à « faux » ci-dessus )

Il y a aussi ceux qui, dans cette population (n = 577), font un régime pour maigrir.
Associé à ce régime, il y a plus souvent des compulsions alimentaires que chez ceux qui ne font jamais de régime.

Un régime

Total étudiants
(n=577)

Font parfois des
compulsions

(206)

Oui, tout le temps

2,7 %

51,7 %

Oui, souvent

4,9 %

40,5 %

Oui, parfois

30,9 %

27,9 %

Oui, en ce moment

4,6 %

-

Non, jamais

68,5 %

11 %

11 % de ceux qui ne font jamais de régime disent faire des compulsions,

contre 51,7 % de ceux qui sont tout le temps au régime.

%

Quand je fais des entorses
à mon régime (pour maigrir)

Je me hais ou je culpabilise

10,7

Je n’en dors plus

5,6

Je mange d’autant plus

27,3

Je ne fais jamais d’entorse

16,2

Je ne fais jamais de régime

35,4

 

100,0

2. Résultats dans la population Dijonnaise tirée au sort (n = 858)

L’analyse est encore très incomplète, faute de moyens pour la conclure. A ce stade, 2.000 questionnaires ont été envoyés par la poste, avec enveloppe T pour la réponse. Il était initialement prévu d’en envoyer au moins 4.000, ce qui n’a pas été rendu possible, faute de financement.
Le pourcentage de réponses est plus que satisfaisant, puisque 858 personnes ont répondu. Parmi elles, seules 47 n’ont pas rempli le questionnaire en entier (il manquait une page de réponses).


L’âge, le sexe, le poids, la taille et l’indice de masse corporelle de la population (n = 858) étudiée sont les suivants (déclaration) :

 

âge

sexe

poids

taille

IMC

Moyenne

42,80

F : 79 %

63,27

1,66

22,80

ES

8,94

-

12,47

0,08

3,53

La fréquence des troubles du comportement alimentaire (TCA), boulimie et compulsions sévères est celle que l’on pouvait attendre de l’analyse de la littérature, majorée des cas masqués (cachés dans les enquêtes en vis à vis)

% Compulsions

Boulimie

Tout à fait vrai

8,7

5,2

Un peu vrai

30,4

14,8

Faux

60,9

80,0

Boulimie : Il y a 5 % de boulimie vraie et 15 % de crises épisodiques. Ce n’est pas différent de la population étudiante.
Compulsions alimentaires : Il y a 9 % de compulsions vraies (11 % chez les étudiants ; NS) et 30 % de crises épisodiques (NS).
Concernant la boulimie, il y a 91 % de femmes et pour la compulsion, 84 %.

 La fréquence des critères évoquant un TCA dans la population Dijonnaise est la suivante :

%

Je ne mange
rien

Mon poids varie
tout temps

Je saute
des repas

regard de
l’autre m’angoisse

manger
m’angoisse

Tout à fait vrai

4,4

9,6

7,0

13,2

1,7

Un peu vrai

21,7

26,3

17,5

39,5

13,9

Faux

73,9

64,1

75,5

47,3

84,4

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

En %.    Les questions précises étaient :  « je ne mange rien et je grossis, c’est à rien y comprendre »,  « mon poids varie sans arrêt, c’est à rien y comprendre »,  « je saute régulièrement des repas »,  « le regard de l’autre quand je mange m’angoisse énormément »
On voit qu’un bon nombre de personnes indiquent une angoisse liée à l’acte alimentaire, saute des repas et ont des doutes quand à l’évolution de leur poids. Ces réponses concernent massivement les personnes classées ci-dessus « TCA » (à 93 %). Ce sont aussi massivement des femmes : (89 %). Il n’y a pas de différence avec la population étudiante (NS).

Le rapport à l’alimentation de la population Dijonnaise est loin d’être simple :

 

Je me pèse

jamais table

entorse régime

Manger me
dégoûte

  A  

7,9

0,9

0,9 (1 point)

1,8

B

16,7

8,7

8,7 (0,5 point)

12,2

C

75,4

90,4

90,4 (0 point)

86,0

 

100,0

100,0

100,0

100,0

En % : la question précise était : pour "je me pèse" : A = plusieurs fois/jour, B = plusieurs fois/semaine, C = une ou moins d'une fois/semaine
Je ne me mets jamais à table :      A = tout à fait vrai,      B = un peu vrai,     C = tout à fait faux

Quand je fais des entorses à mon régime : 0,5 point par réponse cochée parmi : je me hais ou je culpabilise ; je n’en dors pas ; je mange d’autant plus (calculé chez ceux qui font des régimes).
     A = 0 point,     B = 1 réponse cochée,     C = 2 réponses

Manger me dégoûte au fond :      A = tout à fait vrai,       B = un peu vrai,      C = tout à fait faux

Donc 8 % de la population (98 % de femmes) se pèsent tous les jours. Pour la question « entorse au régime », les réponses sont différentes de celles de la population étudiante (P < 0,02), qui se sent beaucoup plus coupable, nulle de ses entorses au régime. 
Quand on compare les personnes souffrants de compulsions alimentaires aux personnes n’ayant pas de troubles du comportement alimentaire (TCA) on note que :
Ce sont plus souvent des femmes (93 %). Il n’y a pas de différence avec la population étudiante (NS) concernant les choix des compulsives, plus influencés que celui des contrôles :

  1. par les aliments pas chers, près de leur lieu de travail
  2. par des aliments qui les aident à supporter le stress, à se sentir mieux, à se relaxer, à mieux affronter la vie
  3. par des aliments agréables à voir
  4. et qui leur rappellent leur enfance

Elles ont plus le sentiment que leur poids varie sans qu’elles n’y comprennent rien (P<0,001), Manger les angoisse plus (P<0,008), manger les dégoûte au fond (P<0,0005).
Elles sautent des repas (0,002), quand elles mangent, elles ne se mettent plutôt pas à table (P<0,01). Parmi les repas, c’est le dîner qu’elles omettent le plus (vs les Nx) (P<0,003). Elles disent avoir des prises extra-prandiales au moins 2 à 3 fois/jour. Elles ont exactement le même IMC (qu’elles soient toujours grosses est donc une idée reçue).

Quand on compare les personnes souffrants de boulimie aux personnes n’ayant pas de TCA, Il n’y a pas de différence avec la population étudiante (NS). On note que :

  • Ce sont plus souvent des femmes.
  • Les boulimiques sont plus influencées dans leur choix que les contrôles :
  1. par les aliments pas chers
  2. par les aliments pauvres en graisses (P<0,005)
  • Quand elles pensent aux aliments, elles se sentent nettement plus mal (P<0,05), plus sombre (P<0,02), mal dans leur peau (P<0,01),
  • Elles trouvent les aliments plutôt moins profitables (P<0,05),
  • Elles ont le sentiment que leur poids varie sans qu’elles n’y comprennent rien (P<0,00001),
  • Manger les angoisse (P<0,002), le regard de l’autre aussi (P<0,0002), manger les dégoûte au fond (P<0,00005), quand elles font une entorse à leur régime, elles s’en veulent, culpabilisent et n’en dorment plus.
  • Elles sautent plus souvent le déjeuner (P<0,000001), mais pas le dîner.
  • Elles font beaucoup plus souvent un régime pour maigrir (P<0,0001).
  • Elles n’ont pas plus d’activité physique que les personnes sans TCA.

Sur l’ensemble de la population Dijonnaise (n = 858), la répartition des réponses aux questions « Les éléments ci-dessous sont-ils pour vous pas du tout important, assez important, important, très important » était la suivante :

%

Facile à préparer

Facile à trouver

Peut être cuisinés facilement

Des repas rapides à préparer

Ce que je mangeais d’habitude

près de mon lieu travail

0.pas du tout important

18,5

8,7

15,9

23,5

37,7

23,5

1.certaine importance

36,3

23,5

31,0

33,0

36,8

30,4

2. important

33,6

40,9

42,5

28,7

21,9

29,6

3.très important

11,6

27,0

10,6

14,8

3,5

16,5

somme

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

 

%

Ne sont pas
chers

bon rapport
  Qualité-Prix

Sont bon
marché

0. pas du tout important

7,9

2,7

7,8

1. certaine importance

51,8

31,4

50,7

2. important

25,4

36,6

24,4

3. très important

14,9

29,4

17,1

somme

100,0

100,0

100,0

Pour ces réponses Il n’y a pas de différence avec la population étudiante (NS).

L’aspect « santé » pour la population Dijonnaise (n = 858) : ce qui est important est ce qui est naturel, ce qui maintient en bonne santé et les vitamines

%

pas additifs

peu cal

Naturels

pauvre graisse

riches fibres

control poids

Vit. et min.

pas ingrédient chimique

 en bonne santé

bons pour peau,
dents…

0

14,9

19,3

2,5

10,6

25,2

22,8

6,1

3,5

1,8

24,1

1

36,0

38,6

15,9

39,8

31,5

34,2

26,1

27,2

13,2

33,5

2

27,2

34,2

41,6

35,4

32,4

23,7

36,5

34,2

43,9

28,2

3

21,9

7,9

39,8

14,2

10,8

19,3

31,3

35,1

41,2

14,2

2 et 3

49,1

29,0

81,4

49,6

43,2

43,0

67,8

69,3

85,1

42,4

0 à 3

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

0 = pas du tout important, 1 = a une certaine importance,  2 = important, 3 = très important / peu cal : peu calorique, control poids : m’aide à contrôler mon poids, ingréd : ne contiennent pas d’ingrédients.
A la question « pas d’additifs », la population Dijonnaise donne plus d’importance que les étudiants (P<0,01).
Idem pour « peu calorique » et « pauvres en graisse » et pour « ne contiennent pas d’ingrédient chimique » (P<0,05).

Pour cette population, l’idée que les aliments pourraient être utilisés à lutter contre l’angoisse n’est pas importante

%

familiers

support stress

aliments de enfance

me relaxer

me font bien

indic pays origine

mange habitude

affronter la vie

0.pas du tout important

28,6

57,0

36,0

47,8

7,0

13,3

37,7

40,9

1.certaine importance

33,9

21,1

38,6

29,2

29,8

31,0

36,8

22,7

2. important

30,4

11,4

20,2

16,9

34,1

32,7

21,9

28,2

3.très important

7,1

10,5

5,3

6,1

28,9

23,0

3,5

8,2

2 et 3

37,5

21,9

25,5

23,0

62,0

55,7

25,4

36,4

0 à 3

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

L’indication du pays d’origine a plus d’importance dans la population Dijonnaise que pour les étudiants (P < 0,02).

Dans la population Dijonnaise, (n = 858), la valeur hédonique attachée aux aliments est fondamentale

%

bon goût

me plaisent

sentent bon

texture agréable

aliments
de enfance

agréable
à voir

me
font bien

0.pas du tout important

3,5

1,8

7,0

8,8

36,7

8,8

7,0

1.certaine importance

3,5

10,5

17,5

28,1

38,6

28,1

29,8

2. important

25,4

41,2

46,5

45,6

20,2

45,6

34,2

3. très important

67,5

46,5

28,9

17,5

5,3

17,5

28,9

2 et 3

92,9

87,7

75,4

63,1

25,5

63,1

63,1

Somme 0 à 3

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Que les aliments soient « agréables à voir » a plus d’importance que chez les étudiants (P <0,01).

L’aspect « santé », « diététique » a une importance certaine dans cette population urbaine : 30 à 35 % des gens trouvent importantes les caractéristiques « santé » ; mais un quart aussi ne le trouve pas du tout important

%

peu
caloriques

pauvres
en graisses

riches fibres

contrôle
du poids

Riches
en  protéines

en bonne
santé

0. pas du tout important

19,3

10,6

25,2

22,8

21,1

1,8

1. certaine importance

38,6

39,8

31,5

34,2

32,5

13,1

2. important

34,2

35,4

32,4

23,7

33,3

43,9

3. très important

7,9

14,2

10,8

19,3

13,2

41,2

2 et 3

29,0

49,6

43,2

43,0

46,5

85,1

Somme 0 à 3

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Pour la population Dijonnaise (n = 858), soit les aliments n’influencent pas l’humeur, soit c’est dans un sens positif (note de 1 à 3)

   %

Je me sens
mal ou bien

Mes pensées
sont désagréables ou agréables

Je me sens enlaidi ou embelli

Triste ou gai

Sombre ou
de bonne
humeur

Bizarre
ou normal

Tendu
ou détendu

-3

2,0

2,0

1,0

1,0

2,0

1,0

1,0

-2

2,9

4,9

3,1

4,1

1,0

3,1

2,1

-1

6,9

15,7

6,2

15,5

11,2

4,1

8,3

0

26,5

14,7

78,3

58,8

57,1

58,2

55,2

1

11,8

20,6

6,2

8,2

9,2

5,1

12,5

2

44,1

41,3

4,1

11,3

18,4

20,4

16,7

3

5,9

1,0

1,0

1,0

1,0

8,2

4,2

somme

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Dans ce tableau, les sentiments négatifs sont exprimés par le signe « - »  et les positifs par « + ».
Par exemple, dans la colonne « triste ou gai », -3 signifie « très triste », -2 « plutôt triste », -1 « un peu triste »,
0 « ni l’un ni l’autre », 1 « un peu », 2 « plutôt » et +3 « très gai »

Quinze à trente pour cent des personnes interrogées rejettent plus ou moins l’alimentation ou la trouvent peu désirable ou peu appétissante

%

Je les refuse ou les accepte

m’angoissent ou me détendent

sont négatifs
ou positifs

sont mauvais ou bons pour moi

sont peu ou
très appétissants

peu désirables
ou désirables

Inutiles ou utiles

-3

1,9

1,0

2,0

1,9

1,9

2,9

1,0

-2

5,8

2,9

7,9

4,8

12,6

8,7

1,0

-1

8,7

14,6

13,9

14,4

17,5

19,4

4,0

0

26,0

51,5

38,6

21,2

10,7

22,3

45,5

1

16,3

10,7

10,9

22,1

23,3

21,4

13,9

2

36,5

17,5

26,7

34,6

32,0

23,3

28,7

3

4,8

1,9

0,0

1,0

1,9

1,9

5,9

somme

100

100

100

100

100

100

100

Dans ce tableau, les sentiments négatifs sont exprimés par le signe « - »  et les positifs par « + ».
Par exemple, dans la colonne « désirables », -3 signifie « très peu désirable », -2 « plutôt indésirable », -1 « un peu indésirable », 0 « ni l’un ni l’autre », 1 « un peu désirable  », 2 « plutôt désirable  » et +3 « très désirable ».

Concernant la qualité et la sécurité des aliments et des repas servis, ils n’influencent pas le choix des personnes interrogées (n = 858),
ou sont jugés plutôt « utiles », ou de « bonne qualité », plutôt « appropriés » ou « justifiés ».
En revanche, ils sont trouvés fort peu « novateurs » ou révolutionnaires »

  %

Nuisibles ou utiles

mauvaise ou bonne qualité

Malsains ou sains

Banals ou haut de gamme

peu ou très profitables

Inappropriés ou appropriés

Nocifs ou sûrs

sans raison d'être ou justifiés

peu novateurs ou novateurs

peu ou très révolutionnaires

Grossissants ou amincissants

peu relevés ou relevés

-3

1,0

2,9

1,0

13,0

4,0

3,0

2,0

1,0

7,8

12,9

12,6

6,9

-2

3,0

9,5

3,9

21,0

12,9

2,0

2,0

3,0

29,1

28,7

21,4

16,8

-1

6,0

16,2

15,5

18,0

9,9

13,9

6,9

4,0

17,5

15,8

14,6

17,8

0

39,0

24,8

30,1

28,0

41,6

42,6

41,6

53,5

25,2

33,7

38,8

45,5

1

18,0

21,0

20,4

15,0

16,8

18,8

18,8

16,8

13,6

5,0

7,8

8,9

2

30,0

22,9

26,2

5,0

11,9

17,8

22,8

19,8

5,8

4,0

4,9

4,0

3

3,0

2,9

2,9

0,0

3,0

2,0

5,9

2,0

1,0

0,0

0,0

0,0

somme

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Dans ce tableau, les sentiments négatifs sont exprimés par le signe « - »  et les positifs par « + ».
Par exemple, dans la colonne « nuisibles ou utiles », -3 signifie « très nuisibles », -2 « plutôt nuisibles », -1 « un peu nuisibles », 0 « ni l’un ni l’autre »,  1 « un peu utiles »,  2 « plutôt utiles » et +3 « très utiles ».
Les aspects « novateur » ou « révolutionnaire » des aliments sont très mal cotés.
A noter que 23 % des personnes interrogées trouvent les aliments « grossissants ».

Cette population Dijonnaise ressent des doutes et des pensées négatives face à l’alimentation et la gestion du poids corporel. Ainsi, plus de 50 % des personnes interrogées disent que le regard de l’autre quand elles mangent les angoisse. Ceci concerne beaucoup plus les femmes que les hommes (P< 0,001)

%

Je ne mange rien et grossis

Mon poids varie sans arrêt

Je saute régulièrement des repas

Le regard
de l’autre m’angoisse

Manger m’angoisse

Je me pèse tous les jours

Je ne me mets jamais à  table

Manger me dégoûte au fond

Tout à fait vrai

4,3

9,6

7,0

13,2

1,7

7,9

0,9

1,8

Un peu vrai

21,7

26,3

17,5

39,5

13,9

16,7

8,7

12,2

Faux

73,9

64,0

75,4

47,4

84,3

75,4

90,4

86,0

somme

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Dans ce tableau, à la question « je me pèse », la réponse était tous les jours (mis à « tt à fait vrai » ci-dessus), plusieurs fois/semaine (un peu vrai),  moins d’une fois/semaine (mis à « faux » ci-dessus )

Il y a aussi ceux qui, dans cette population (n = 878), font un régime pour maigrir.  Associé à ce régime, il y a plus souvent des compulsions alimentaires que chez ceux qui ne font jamais de régime (P < 0,01).

3. Conclusion

Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives. Cependant, nous pouvons dire que le pourcentage de réponses à notre questionnaire est un des plus élevés que l’on puisse obtenir : en effet, un pourcentage de retour de 43 % est tout à fait satisfaisant dans ce type d’enquête sur une population tout venant. Et les retours obtenus chez les étudiants sont encore plus nombreux : 577 retours sur 800 questionnaires (72 %).

Néanmoins, la première chose qui frappe est la fréquence des troubles du comportement alimentaire (TCA) dans les 2 populations (étudiants et population Dijonnaise). Les chiffres trouvés sont supérieurs à ceux habituellement admis. Il est difficile de savoir si ceci représente une caractéristique régionale, une évolution par rapport aux statistiques antérieures ou une appréciation plus juste de la fréquence de ces TCA. En effet, les questionnaires antérieurs s’appuyaient surtout sur des questions très ciblées, après que l’on eût averti les répondants que l’on s’intéressait à leur comportement alimentaire. Ici, les questions étaient mélangées, des questions concernant les TCA juxtaposant des questions plus anodines.

Une autre surprise est le peu de différences entre générations. Nous nous attendions à ce qu’il y ait plus de TCA par exemple, plus d’angoisse ou de malaise face à l’alimentation chez les étudiants (et les étudiantes en particulier) que chez les personnes de l’agglomération : il n’en est rien.

Un fait marquant est le nombre de personnes que l’alimentation ou les aliments servis angoissent. Peut-être faut-il voir ici le rôle conjoint des média, des nutritionnistes et de la peur de grossir dans une société soucieuse à la fois de minceur, de contrôle (de maîtrise) et d’extrême sécurité alimentaire.

Nous avons été surpris que les aspects « santé » et « diététique » n’aient pas une telle importance dans cette population urbaine : 30 à 35 % des gens trouvent importantes les caractéristiques « santé », mais un quart des gens ne les trouve pas du tout importants.

Il est indispensable de poursuivre cette recherche, en interrogeant plus de personnes (nous voudrions atteindre au moins 5.000 personnes, pour obtenir plus de 2.000 réponses) et en comparant les personnes interrogées avec des malades identifiés clairement (et antérieurement) comme atteints de TCA. Nous avons un fichier pour ce faire.

Publié en 2004