Anorexie, boulimie, compulsions alimentaires : l'association peut vous aider à voir les choses Autrement

Anorexie Boulimie Compulsions
Définitions, physiopathologie, épidémiologie et maladies associées Cas clinique et complications Traitement Autre TCA Les études scientifiques
Anorexie et boulimie : caractéristiques comparatives de 238 patients hospitalisés Détérioration de la qualité de vie dans l'anorexie mentale et la boulimie Intérêt du e-coaching dans l'anorexie mentale et la boulimie Scores de détérioration de la qualité de la vie (QUAVIAM) Difficultés de ressenti au repas chez les malades anorexiques Efficacité de la sonde gastrique à domicile chez 118 patients souffrant de boulimie Évolution de l'IMC entre 2 et 10 ans : facteur de risque à l'adolescence ? Les inducteurs de crises dans la boulimie et les compulsions alimentaires Pronostic à 10 ans dans l'anorexie mentale Risque de faire de la boulimie en cas d'anorexie mentale Sonde nasogastrique et boulimie : étude scientifique Tabagisme et trouble alimentaire : le lien Traitement de l'anorexie mentale par nutrition entérale de complément : suivi à 12 mois Valeur pronostique dans l'anorexie mentale Télévision et compulsions alimentaires
Obésité Nutrition Alimentation

Anorexie et boulimie : caractéristiques comparatives de 238 patients hospitalisés


Daniel Rigaud(a), Hélène Pennacchio(b), Patricia Bussens(c), Jean-Marie Chancenotte (d)

a) Service d’endocrinologie et nutrition, CHU Le Bocage - Dijon, France
b) Association Autrement, 9, rue de Metz - Dijon, France
c et d) Jouvence Nutrition, SSR, 18, rue des Alisiers - Messigny, France

1. Comparaisons de 238 malades souffrant d’anorexie ou de boulimie

Résumé
L’histoire, le tableau clinique, le contexte psychologique et la qualité de vie de 238 malades adultes souffrant soit d’anorexie mentale restrictive (n=75), soit d’anorexie mentale-boulimique (AMB, n=96), soit de boulimie (76 malades, B) ont été comparés, lors de leur admission. Les AMB et B avaient eu, par le passé, un IMC plus élevé et des compulsions alimentaires plus fréquentes que les AMR. Elles s’étaient mis au régime hypocalorique plus souvent que les AMR (P<0,05). Un tiers des AMB et B avaient commencé par l’AMR. Chez 3 malades sur 4, la maladie avait été précédée d’un régime hypocalorique. Un quart des AMB et des B avaient des ATCD de traumatisme sexuel (P<0,05).

L’histoire familiale indiquait plus de troubles alimentaires, plus de cas d’obésité, d’anxiété et de dépression, plus de pensée d’idéal minceur, plus d’importance attachée au sport que dans la population.

L’alimentation des malades était profondément altérée, et pas moins chez les B que chez les AMB ou les AMR : rarement de repas, beaucoup d’évictions… Les patients B et AMB avaient 16 + 6 crises par semaine, qui duraient 2,6 + 1,1 h/jour. L’hyperactivité physique était très fréquente (60 % des B et 70 % des AMB et AMR, NS). Elle durait en moyenne 2,7 + 0,7 h/j. Les TOC étaient fréquents (50 % des cas) et prenaient 2,4 + 0,8 h. Les automutilations touchaient un tiers des malades (44 % des B, 28 % des AMR).

Le tabagisme était plus fréquent en cas de B ou AMB (40 %) qu’en cas d’AMR (18 %, P<0,01). Vis en vis du travail, 54 % des malades étaient en arrêt depuis plus de 2 mois et 18 % étaient en invalidité. L’anxiété et la dépression étaient très fréquentes : une dépression marquée (Beck > 22) touchait 27 % des malades (plus en cas d’AMB et de B que d’AMR, P<0,05) et une anxiété marquée (Hamilton > 30) touchait 52 % des malades. La qualité de vie (QV) était fortement altérée : elle était touchée dans chacune de ses 6 composantes (physique, psychique, hédonique, TCA, affective, socio-professionnelle). Chacun des 6 sous-scores était au moins 3 fois plus élevé (QV plus altérée) que celui de sujets témoins (jusqu’à 11 fois).

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Publiée en 2011