Anorexie, boulimie, compulsions alimentaires : l'association peut vous aider à voir les choses Autrement

Anorexie mentale et boulimie
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Prévention de l'anorexie et de la boulimie : conseils pratiques


Hélène PENNACCHIO (Association AUTREMENT)

1. Une attitude préventive, c'est aussi savoir repérer les premiers signes : quels sont-ils ?

Les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont en augmentation constante : plus de 5 % des jeunes filles et jeunes femmes de 14 à 35 ans en sont atteintes. Il y a aussi quelques hommes qui en souffrent. Anorexie, boulimie, compulsions alimentaires, conduites de restriction alimentaires limites… les TCA sont à la fois fréquents et de pronostic incertain.

Il serait donc mieux de les prévenir. Il est donc essentiel d’en connaître les premiers signes. Mais quels sont-ils ?

  • Tout d’abord il y a un regard négatif sur son physique : une tendance à se dévaloriser car on se sent mal dans sa peau.
  • C’est cette pensée qui va pousser à se mettre au régime. Pensée qui devient obsédante : seuls comptent les régimes et bientôt le besoin de se peser chaque matin pour voir si on a maigri !

Premier conseil donc :

Nous ne sommes pas qu’un poids sur une balance !

Il faut toujours avoir une bonne image de soi ; apprendre à s’aimer ; rester soi-même et s’accepter tel que l’on est. Positiver sur son image corporelle. Ne pas oublier que personne n’est parfait !

Et puis, l’apparence n’est rien à côté des richesses intérieures.

Le poids ne fait pas la femme. Une femme, ce n’est pas seulement un corps : sa beauté est aussi au dedans.

2. Le manque de confiance

Autre point très important, le manque de confiance. Il était à l’origine du régime; il sera renforcé par lui.

Ce manque de confiance : d’où vient-il ? Il a pu être alimenté par le décès d’un proche, une rupture sentimentale... Peu importe : Pour se sentir en confiance, il faut se reconnaître le droit d’exister, de « peser » un peu plus peut-être que les canons de la mode. Oser s’afficher, respecter son corps, croire en soi !

A celles qui ont commencé un régime, nous avons envie de dire : C’est aussi au travers des échanges avec les autres que la confiance se construit jour après jour.

Il faut s’ouvrir, aux autres comme à soi-même. Ne pas se replier sur soi.

  • C’est le complexe physique qui va entraîner ce repli : attention donc s’il n’y a plus d’envie de voir ses amis, si seuls comptent les devoirs, si on s’isole.

Il faut prendre conscience que ce repli va faire perdre ses vraies valeurs.

L’équilibre intérieur s’atteint en allant vers les autres, en se servant des autres et de leur regard. Il n’y a pas à avoir peur : les autres sont là pour nous aider, tout comme les autres ont aussi besoin de nous. Il faut évoluer au travers des autres, par le partage et la communication.

3. La méfiance

Une jeune fille qui peut évoluer vers un trouble du comportement alimentaire aura tendance à se méfier des autres, surtout si elle a le sentiment de ne pas être comprise, de ne pas être écoutée.

Ayez donc une attitude d’ouverture ; soyez vigilant à ne jamais donner l’impression de juger. Écoutez, comprenez mais orientez.

4. Savoir écouter : la souffrance contenue

On l’a vu, les troubles alimentaires sont l’expression d’un mal être : il est important de savoir les déceler.

Ce mal être, cette peur dépassent de beaucoup l’alimentation, l’amaigrissement, la boulimie ou les vomissements. Faute de ne savoir exprimer cette souffrance oralement, la patiente va se servir de son corps.

La perte de poids se transforme en une « gratification inconsciente » tellement intense que la jeune fille ne peut pas s’arrêter. Le jeûne la rassure ; elle ne comprend donc pas qu’on lui demande d’arrêter.

DERRIERE LE RÉGIME ET LA BALANCE, IL Y A LE SILENCE QUI EMMURE

Parce que la jeune fille a honte et se sent coupable de sa maladie, elle taira cette maladie. Parce qu’elle a peur du regard de l’autre, parce qu’elle se méfie de l’autre, elle s’isolera.

Parce que son régime est pour elle le seul moyen d’exister, elle préfère de loin le défendre, plutôt que l’interrompre. Qui serais-je sans mon régime ? Il faut donc amener la jeune fille à parler, à libérer ses émotions en l’aidant à les reconnaître.

Écouter, ce n’est pas seulement se taire. Il faut aussi entendre ce qu’elle dit autrement que par  les mots. Ceci passe par une compréhension affective pour ensuite reformuler ce qui a été dit. Il est donc très important de ne jamais rompre le dialogue.

5. Le jugement des proches sur le physique ou les calories fragilisent le comportement alimentaire

Un exemple : Une jeune fille à risque d'anorexie mentale ou de boulimie s’entend dire qu’elle doit se mettre au régime. Mal dans sa peau, elle décide de restreindre son alimentation. Alors, elle se sent mieux, plus compacte, plus efficace. De ce fait elle continue, entraînée par l’image de minceur qu’impose la société actuelle. Son entourage ne la décourageant pas, les choses se figent : elle devient anorexique.

C’est dire si pour elle, le regard de l’autre « pèse lourd » : il faut ne pas juger, mais ne pas encourager non plus à faire un régime à tout prix.

6. Savoir écouter ses émotions

Dans le souci de vouloir tout maîtriser, on perd ses émotions. Cette insensibilité va renforcer le manque de confiance et alimenter la maladie.

Car il est vrai que dans une stratégie de maîtrise totale, on finit par perdre le contrôle, ses repères.

Il est important aussi de prendre le temps de faire un travail d’introspection sur soi-même pour libérer ses émotions.

7. Savoir exprimer ses émotions

Une fois à l’écoute de ses émotions, il faut savoir les exprimer. Pour ce faire, il faut être à l’écoute de son corps et de son esprit : c’est la base de l’harmonie avec soi-même.

Il faut aussi pouvoir en parler : le jugement de l’autre nous sert de repère par rapport à ce que l’on veut être soi-même.  Cela peut passer par apprendre à savoir dire non !

Les troubles du comportement alimentaire sont des maladies graves. Ce sont des troubles sévères du comportement. Malheureusement, une fois qu’on a sombré dans cet engrenage, il est bien difficile de s’en sortir : Quand on veut… on ne peut plus !

C’est dire tout l’intérêt d’une intervention préventive, pour bloquer tôt le processus infernal. Il faut y croire !

 

Publié en 2007